Puerto Santa Cruz : quarantaine et confinement COVID 19 en famille

« Un article pour les dernières nouvelles. Quelques étapes manquent. Mais la mise à jour des articles et des vidéos avance rapidement »

Un joli spot près de la rivière pour passer la quarantaine

Lorsque nous étions à Ushuaia, les pays voisins de l’argentine commençaient à prendre des mesures contre le coronavirus. Nous ne voulions pas rester coincés sur l’île de la terre de feu ou le climat est rude et où il y a beaucoup de touristes. Nous avons donc pris la route le dimanche 15 mars très tôt pour rentrer au plus vite sur le continent. Nous mettrons la journée à traverser la terre de feu Argentine, la chilienne, prendre le bac et repasser la frontière argentine.

Nous étions depuis 3 minutes en Argentine quand le président a déclaré la fermeture des frontières. Le poste de frontières où nous étions à décréter la fermeture immédiate de la frontière. Nous avons eu très chaud ! Nous partons pour Rio Gallegos pour faire le plein de courses pour plusieurs semaines, le plein d’eau, d’essence, d’argent et la lessive. Nous sommes prêts ! Nous partons nous trouver un endroit tranquille près d’une rivière. Nous sommes bien mais il commence à faire froid. Arthur tombe de velo le jeudi midi.

Un peu d’humanité bordel !

Nous partons vers Puerto Santa Cruz en évitant les barrages de police pour le faire soigner. Arrivés à 16h à Puerto Santa Cruz, nous voyons au loin un barrage de police avec des hommes en combinaison blanche, masque, gants…

Nous ne comprenons pas bien. Nous sommes sans accès internet depuis presque 3 jours… La ville a décidé de fermer ses accès aux non résidents. Nous trouvons un hôtel en face du poste de police où la propriétaire nous accepte pour nous reposer. La police refuse que nous restions la. Je leur explique qu’Arthur s’est peut être cassé le bras. Ils refusent l’accès à l’hôpital. Nous devons négocier 3 heures pour que la police nous escorte avec le camion jusqu’à l’hôpital. Arrivés la bas, seul Arthur et moi sommes autorisés à descendre du camion.

Le directeur de l’hôpital, Leonardo, nous prend très vite en charge et Arthur s’est bien cassé le bras. Le médecin le plâtre très vite et nous explique que au vu de notre passage éclair au Chili, qui est devenu un pays à risque, nous devons observer une quarantaine. Je lui dis pas de soucis, nous avons un hôtel mais la police refuse notre présence dans la ville. Il va voir la police en leur expliquant que nous devons rester dans le village pour faire notre quarantaine, la police refuse, le maire aussi. La direction de l’hôpital s’énerve… Arthur a besoin de rester 3 jours en observation pour éviter de faire un œdème. Le maire refuse de soigner notre fils… Nous sommes désespérés, le pays est fermé, impossible de circuler sous peine de saisie du véhicule et de finir en prison, la police nous demande de repartir sur les routes pour mieux nous arrêter ensuite, nous sommes pris au piège… Je me sens seule et ne veux pas craquer devant Arthur.

Nous avons rencontré nos anges gardiens

Heureusement Vincent arrive avec Oscar, nous sommes finalement réunis tous les 4. Devant notre désarroi, le directeur de l’hôpital décide de nous interner tous les 4 pour ne pas nous séparer. Il a compris que toutes les propositions du maire étaient des pièges pour nous séparer et nous forcer à quitter sa ville. Nous passons donc la nuit dans une chambre d’hôpital à 4. Le lendemain je prends contact avec l’ambassade de France en Argentine. Ils prennent notre situation très au sérieux. Dans le même temps, je fais une publication Facebook sur un groupe de camping caristes argentins pour expliquer notre situation.

La publication devient virale et très vite je reçois des messages d’habitants de la ville ou nous sommes qui nous proposent de l’aide, à manger, des jeux pour les enfants et surtout certains nous prêtent leur maison inoccupée dans la ville. Un vrai élan de solidarité ! Le problème reste toujours le maire qui nous refuse dans sa ville. Les habitants lui envoient des messages pour leur dire leur écœurement et mécontentement. Devant la pression populaire, il cède et nous accepte dans sa ville ! Entre temps, la direction de l’hôpital a aménagé depuis le matin, la maison dans le fond du jardin de Carolina, chef de service de l’hôpital. Elle nous accueille le temps de notre quarantaine et le temps que le pays rouvrent ses routes.

Nous sommes choyés. L’hôpital nous livre des repas tous les jours. Arthur n’a plus mal au bras et n’a pas d’oedeme. Nous passons nos journées à faire l’ école le matin, à jouer au foot dans le jardin, à parler avec Carolina, à lire, à jouer avec les enfants, à regarder des films… Alors oui le confinement ça n’est pas drôle, on préférerait tous être ailleurs mais quand on sait que ça peut sauver des vies et bien on obéit ! En Argentine il n’y a pas d’amende pour ceux qui ne respectent pas c’est saisie du véhicule directement et détention immédiate, à réfléchir !

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