Un petit air de Mexique

Après l’incendie du parc de Yosemite, nous ne savons plus où dormir pendant 3 nuits car le camping où nous avions prévu de passer les 3 prochaines nuits est à côté de la zone de l’incendie mais inaccessible car la route est fermée.
Nous avons opté pour passer par le Sud et découvrir le parc de Séquoias à la place.
Nous passons une nuit à Bakersfield, ville que l’on ne retiendra pas par son tourisme mais plutôt pour sa communauté mexicaine ! Nous avons opté pour un vrai motel à l’américaine pour cette nuit d’étape. Nos compagnons sont des routiers avec des gros trucks. Nous prenons une chambre pour nous 5 et faisons dormir les enfants à 3 dans le même lit dans le sens de la largeur. C’est un peu le système D mais ça le fait bien ! Il y a même une piscine, ni une ni deux, vue la chaleur on saute dans l’eau ! Les routiers nous tiennent compagnie en buvant leurs cervezas les pieds dans l’eau.
J’en profite donc pour leur demander en espagnol où l’on peut manger du vrai mexicain dans cette ville. Je rêve de tacos al pastor depuis un bon moment et c’est pas en France que j’en trouve des vrais ! Il me conseille une gargotte sur le bas côté de la route fréquentée par des mexicains ayant le mal du pays. Allez hop, on sort de la piscine, on prend sa douche et on file manger mexicain !
Miam miam, quel bonheur de faire goûter cette cuisine mexicaine aux lutins ! Ils se régalement de tacos al pastor, de sincronizadas, de tortas, de tacos de longaniza, … Surtout Mathias qui adore découvrir de nouvelles cuisines est aux anges! On sort de là on n’a plus faim et tout le monde est content d’avoir pu goûter ce que je mangeais quand je vivais au Mexique. Nous partons même avec notre doggy bag car nous avons eu les yeux plus gros que le ventre.
Nous rentrons à pied à l’hôtel et passons devant des sans abris. Nous en avons vu beaucoup aux Etats Unis et cela nous fait toujours mal au cœur. Je me dis toujours que ceux sont des gens qui pouvaient avoir une vie comme nous et avec la crise qui ont tout perdu : maison, travail, famille… Nous expliquons cela aux lutins, que le voyage ca n’est pas que voir des belles choses, s’émerveiller et profiter. Le voyage c’est aussi voir l’envers du décor, voir comment vit la population locale, comprendre un système et comment ce même système peut laisser des gens de côté, comprendre la pauvreté et que tout le monde n’a pas la chance de vivre comme nous. Nous avions toujours notre doggy bag dans la main, et là j’ai été très fière de mes enfants car d’eux même ils ont compris que ce monsieur n’avait pas eu la même chance qu’eux dans la vie et ils ont proposé de lui donner à manger. Ils sont allés lui porter eux même le doggy bag et ce gentil monsieur les a vivement remercié. C’est surtout ça le voyage pour nous.